- le tōmitsu (東密 – « ésotérisme du temple de l’est ») qui désigne le bouddhisme tantrique pratiqué dans l’école Shingon par référence au temple Tō-ji (東寺) qui est un des centres de ce culte
- le taimitsu (台密 – « ésotérisme du Tendai ») qui est pratiqué, comme son nom l’indique, dans l’école Tendai.
- N’être jamais cupide durant toute la vie
- N’avoir aucun regret dans les affaires.
- Ne jamais jalouser autrui en bien ou en mal.
- Éviter toutes pensées perverses
- Ne rien faire d’inutile.
- le mystère – de l’action – du corps (shinmitsu). Shin se réfère au corps physique, au véhicule d’incarnation. Ce mystère s’appelle Shu-in et il correspond à l’action. L’adepte réalise avec ses mains des « sceaux »(ingei 印契 / skt. « mudra ») qui expriment les voeux fondamentaux (honzei 本誓), les cinq doigts correspondant au Gorin (skt. Stupa). Le fait de relier la forme (mudra), avec son (mantra) permet de s’unifier avec l’Esprit.
- le mystère de la bouche (kumitsu). Ku se réfère à la parole. Ce mystère s’appelle Shingon. A toute forme correspond un son, une note, et une couleur. La maîtrise de la fréquence permet de maîtriser la forme. Le mantra remplit le méditant d’une onde vibratoire. Les mantras sont tous reliés à des divinités qui expriment certaines des qualités de Bouddha. La puissance du contrôle du son amène à rentrer en communion, à être à l’unisson du plan de conscience supérieur au plan humain et permet au récitant de s’identifier à la divinité et d’en acquérir les qualités. Cette science a été largement démontrée en Inde. Le sanskrit a été érigé au rang d’art sacré, la maîtrise des sons permettant ce qui peut apparaitre comme des miracles aux yeux du profane.
- le mystère de l’intention / le mystère mental (imitsu). I se réfère à l’esprit. Ce mystère s’appelle Kannen. Le pouvoir de la pensée est de diriger l’énergie, tout comme celui qui visualise Bouddha en son cœur finira par devenir Bouddha.
- Mitsu se réfère à une « fonction secrète ».
Ces pratiques et ces exercices ne se rencontrent dans aucun autre courant du bouddhisme, probablement parce que si la doctrine du mikkyō est basée sur la dernière période des Sūtras (les enseignements et écritures du Bouddhisme), elle a également incorporé tous les enseignements antérieurs et a absorbé beaucoup d’éléments propres aux religions indiennes non bouddhistes, particulièrement aux écoles tantriques. C’est pourquoi, tout en conservant au moins formellement l’enseignement du Bouddha Sàkyamuni, il peut apparaître comme une sorte d’indianisation du bouddhisme aux puristes, alors que pour ses adeptes il en est le parachèvement. Mais, comme sa doctrine était d’un abord malaisé, ce qui attira surtout les fidèles, ce fut la splendeur de ses rites dont la complexité et le mystère semblaient être les garants d’une plus grande efficacité. Aucun vœu ne paraissait hors de portée des mantras prononcés par des moines forts d’une longue ascèse. Aux yeux de beaucoup, le mikkyō ne devint qu’un ensemble de pratiques magiques destinées à réaliser avant tout des bénéfices en ce monde (genze riyaku)